Nommer celui qui est parti ; reconnaître une personne
L’État-Civil Prénatal Volontaire existe pour donner à votre enfant décédé tôt au cours de la grossesse le prénom que vous avez choisi et son patronyme.
Un des premier réflexe humain est de nommer ce qu’il découvre : un nouveau continent, une nouvelle étoile, une nouvelle variété de plante, une nouvelle personne. C’est le moyen d’en parler et de la faire exister pour ceux qui ne le connaissent pas. Ainsi, dans la bible, juste après la création, Adam nomme toutes les créatures. A l’inverse, celui qui n’a pas de nom n’existe pas socialement, il est difficile de lui donner de l’affection. Par assimilation le nommer c’est lui donner le statut d’une personne et le fait entrer dans la communauté humaine en le situant dans la chaine des générations.
L’État-Civil Prénatal Volontaire donne à ceux qui n’ont pas eu la chance de naître, quelle qu’en soit la cause, une reconnaissance collective sans conséquences juridiques.
L’inscription des naissances et des décès dans un registre, qui en France était paroissial, avait, entre autres, pour objet de sécuriser la filiation et l’identité des personnes. On notait la naissance avec l’enregistrement des baptêmes, puis la fondation d’un nouveau foyer avec le mariage et enfin la mort. Encore aujourd’hui, l’état civil enregistre la naissance ou l’adoption, mariage et divorce et le décès. Dans notre civilisation tellement organisée autour de l’écrit, avoir un document en papier qui atteste de l’existence même brève d’un enfant a une valeur symbolique forte pour de nombreux parents. Cela deviendra souvent le seul signe matériel de son passage sur terre.
Les déclarations volontaires des parents à notre état civil seront archivées chez un notaire qui est un officier public et ministériel, sans limite de durée. Ce registre d’état civil prénatal se présente donc comme complémentaire de l’état civil français officiel et en aucun cas comme concurrent.